Lettre ouverte au peuple congolais et aux missions permanentes à l’Organisation des Nations Unies

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Lettre ouverte au peuple congolais et aux missions permanentes à l’Organisation des Nations Unies 1200 680 Centre de recherche sur le Congo-Kinshasa

Lettre ouverte au peuple congolais et aux missions permanentes à l’Organisation des Nations Unies
(Publiée le 21 février, 2025)

Excellences Chefs de Gouvernements, Messieurs /Mesdames les Ambassadeurs :

Nous vous écrivons pour vous exprimer notre condamnation la plus ferme contre la troisième invasion de notre chère patrie, la République démocratique du Congo (RDC), par les forces armées du Rwanda et de l’Ouganda sous prétexte d’une rébellion congolaise connue comme M23. Nous ne sommes pas dupes : c’est une guerre par procuration pour les ressources naturelles et de territoire congolais de la part de ces deux pays qui a commencé en 1996 sous prétexte d’une chasse contre les « génocidaires » Hutu.

C’est avec un grand chagrin et un degré de frustration que nous nous faisons le devoir de vous écrire cette lettre. Nous vous exprimons en toute franchise le sentiment de tristesse mêlé de colère qu’éprouve le peuple congolais tout entier devant le carnage dont souffrent nos frères et sœurs, à Goma et partout à l’est du pays, des mains des barbares du M23 et leurs alliés sous la commande de Corneille Nangaa et ses partenaires le Général Paul Kagame du Rwanda et le président Yoweri Museveni de l’Ouganda.

Notre chagrin est autant plus profond à la pensée que notre monde civilisé qui a vécu tant d’évènements tragiques et inhumains reste silencieux, voire froid ou indifférent alors que des milliers de femmes et de jeunes filles sont violées, massacrées au vu et su du monde entier. Des innocentes qui n’ont fait du mal à personne. Leur crime est d’être nées et de vivre dans une région extrêmement riche en minerais précieux et stratégiques. Leur malheur est tout simplement d’être du commun des mortels, victimes des soi-disant dirigeants qui en réalité, sont des ignares, des traîtres sans cœurs ni consciences.

On affiche officiellement le chiffre de 7.000 morts à Goma en une semaine. En réalité, on nous cache la vérité. Ce chiffre ne révèle pas combien sont blessés, déplacés et combien enfin gisent dans les forêts, abandonnés à eux-mêmes, à la merci de la nature. Ni les gouvernements locaux, ni la MONUSCO, encore moins le gouvernement de Kinshasa ne peut dire au monde quelle est la dimension du désastre causé par les bandits du M23 et leurs alliés, ces soi-disant soldats rwandais. Rappelons seulement qu’à présent plus de 10.000.000 de personnes ont perdu leur vie sur cette terre de l’est du Congo suite aux invasions successives du pays par les régimes du Rwanda et Ouganda en 1996-1997 et 1998.

Quand hier Kosovo était en feu et à sang, la classe politique de l’Europe de l’Ouest s’était écriée: « Jamais nous ne tolérerons un autre massacre sur le sol européen ». Non seulement que l’Europe n’avait pas toléré cela, on avait vite arrêté les présumés coupables, on les avait amenés devant la justice. Ils avaient été punis selon la loi.

Hier encore quand Vladimir Putin décida d’envahir l’Ukraine, l’Europe de l’Ouest se leva. L’OTAN avec en tête les Etats-Unis d’Amérique se mêla dans l’affaire pour emboiter le pas au dictateur russe. Les pertes russes ont été si sévères que la Russie, malgré sa puissance militaire, a été forcée à chercher du secours un peu partout: la Corée du Nord, l’Iran, la Chine, etc.

En Afrique, en réponse au génocide au Rwanda en 1994 et pour faire un semblant de justice, un tribunal simulacre a été établi à Arusha pour juger les présumés auteurs. En fait, ce jugement a été fait contre les Hutus et non pas les Tutsis. On peut laisser à l’imagination du lecteur la raison de cette justice inégale puisqu’il s’agissait d’une guerre fratricide où les tueries se faisaient des deux côtés.
Mais Arusha ne clôtura point l’affaire du génocide rwandais. Kagame, avec le support des Américains, des Britanniques et des Français était déterminé à continuer la guerre au Congo. La poursuite des Hutus réfugiés au Congo ne faisait que commencer. À part son droit de poursuite de l’ennemi, il continue la guerre au Congo pour une deuxième cause. Il doit aller protéger les Tutsis du Congo qui, selon lui, sont toujours persécutés par les Congolais. C’est une astuce car les Tutsi congolais vivent en paix avec les autres groupes ethnolinguistiques qui habitent ce grand pays. À l’heure actuelle, beaucoup des Hutus, qui s’étaient réfugiés au Congo, n’y sont plus. Soit qu’ils ont trouvé asile politique ailleurs, soit que leurs enfants nés au Congo sont aujourd’hui des adultes bien intégrés dans la société congolaise. Beaucoup parmi les membres de la classe politique congolaise sont d’origine rwandaise Hutu ou Tutsi. Ils vivent tranquillement au Congo et ils ne cherchent pas la protection du Rwanda. Il faut ajouter que la fonction publique et l’armée congolaises ont été tellement infiltrées par les immigrants rwandais qu’on aurait beaucoup de difficultés de les distinguer à première vue si l’on n’est pas familier avec les différents phénotypes du pays.

Bref, la seule raison pour le Rwanda et l’Ouganda d’avoir leurs armées au Congo est d’obtenir, par tous les moyens illégaux, la facilité de s’emparer des terres congolaises et surtout de piller les richesses minérales stratégiques du pays notamment: le cobalt, le col-tan, l’or, le diamant, le cuivre, etc. qui n’existent ni au Rwanda ni en Ouganda.

Loin de nous l’idée de vouloir vous faire un cours d’histoire, de politique ou d’économie sur la région, disons ce qui est, et non ce qu’on voudrait voir. Le Rwanda, avec ses mille collines, est réputé pour la bonne qualité de café qu’il produisait. Nous avons aussi établi que c’est un petit pays surpeuplé. D’où il y a lieu de penser que Kagame, à part les minerais stratégiques, voudrait élargir son territoire par la force, la ruse ou le bwenge et tout autre moyen nécessaire si les Congolais le laissent faire. Pareille pour l’Ouganda. Que deux pays – le Rwanda et l’Ouganda – connus pour leurs productions agricoles soient rangés soudainement parmi les grands producteurs de minerais stratégiques qu’ils ne possèdent pas. Cela doit nous interpeller tous.

Notons aussi que tous les efforts de Nangaa, le M23 et leurs alliés rwandais seront voués à l’échec même si, à cours terme, ils arrivent à voler la richesse du Congo. Ce pays, quoiqu’on fasse, est un et il restera uni dans des siècles et des siècles. Le scénario de Laurent Désiré Kabila ne va pas se répéter avec le même succès avec Nangaa. Le scénario de Moise Tshombe et les Belges du Katanga est resté gravé dans les mémoires des Congolais pour toujours. Le Congo ne cédera aucun centimètre de son territoire aux envahisseurs, et ne permettra pas sa balkanisation par qui que se soit.

Quant à l’Ouganda, l’Armée de Dieu n’est pas au Congo. Il n’y a ni Jihad ni Armée de Dieu au Congo. C’est un prétexte que l’on présente devant la communauté internationale et seuls les naïfs qui y font foi. On envoie des soldats pour venir voler les minerais stratégiques du Congo. Il n’y a pas d’autre raison tangible. Notre argument s’appuie sur le fait irréfutable que s’assurer de l’or de la région, les forces armées de deux pays amis (c.à.d. le Rwanda et l’Ouganda), ont tourné l’un contre l’autre à Kisangani du 7-17 août 1999, pour s’engager dans une guerre sans merci 1ors de la 2ème invasion de la RDC. Une 2ème guerre a eu lieu entre elles dans la même ville du 5 au 22 mai, 2000. Encore du 25 janvier au 25 février 2009, les troupes de Kagame occupèrent la sous/région de Sumikivu voulant contrôler la mine de piroclore, et avoir accès au col-tan de Masisi.

Pour clôturer, nous tenons à remercier l’Union Européenne pour avoir enfin levé sa voix contre les actions du Rwanda et leurs alliés dans la région. Nous saisissons cette occasion pour vous faire remarquer que des vœux pieux on n’en veut plus. Des hommes, des femmes et enfants sont en train d’être massacrés chaque jour et chaque nuit. Ni vos beaux discours, ni des prières ne changent quoi que ce soit à leur sort. Ils ont besoin de la paix, ils veulent vivre à l’instant même dans leurs propres maisons.

Point n’est besoin de penser à des nouvelles lois. Dans tous les pays, les lois contre les minerais illicites existent. Il suffit d’avoir le courage de les évoquer pour les appliquer. Que l’on cesse avec la politique d’un poids et deux mesures. Que l’on cesse de faire croire aux Congolais que l’on est pour eux et avec eux le jour, alors que la nuit on va valser à Kigali avec Kagame et compagnie.

Point n’est besoin de parler encore des négociations. De Sun city, Lusaka, Nairobi, Arusha, Luanda et on en passe, des conférences et des accords que personne ne respecte, on en a eu assez. Ramenez la paix au Congo, foutez dehors toutes les armées étrangères, aidez le Congo à se doter d’une véritable armée en se débarrassant des commerçants qui défilent à Dubaï, Qatar, etc. en apparats de généraux.

Respectueusement,

CERECK
Etats-Unis d’Amérique

Centre de Recherche sur le Congo-Kinshasa

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