Malgré les indépendances politiques, les cadres d’analyse, les narratifs de développement, et même les concepts de gouvernance et de démocratie sont majoritairement définis par l’Occident, créant un désalignement constant entre les priorités nationales et les agendas externes.
Ce contexte exige une souveraineté cognitive.
Les décideurs, les leaders d’opinion et les acteurs de la société civile congolaise et africaine interagissent quotidiennement avec des partenaires occidentaux (gouvernements, institutions multilatérales, ONG, multinationales) dont les modes opératoires et les cadres conceptuels ne sont pas toujours neutres. Les termes de « bonne gouvernance », « aide au développement », « partenariat » ou « transition énergétique » véhiculent souvent des présupposés culturels, économiques et stratégiques qui peuvent limiter l’espace de manœuvre des acteurs locaux ou masquer des intérêts géostratégiques.
Le projet Occidentologie est une réponse stratégique à cette réalité.
Il s’agit de fournir les outils d’analyse critique nécessaires pour transformer la relation de sujétion intellectuelle en une relation de parité stratégique. En déconstruisant les mécanismes d’influence, qu’ils soient juridiques, médiatiques, économiques ou diplomatiques, nous permettons aux acteurs africains d’identifier les leviers d’action et de négocier à partir d’une position de force analytique et culturelle, essentielle pour forger des politiques publiques véritablement endogènes et souveraines face aux défis de la multipolarité mondiale.